Rumeur et désinformation
Publié le vendredi 31 janvier 2014
Absolument scandalisé par la campagne de désinformation sur le projet « ABCD de l’Egalité », initié par les ministères de l’Education nationale et des Droits des Femmes, je tiens à dénoncer l’instrumentalisation indigne de ce projet.
Cette « rumeur », qui joue sur les peurs d’une société fragilisée, est irresponsable, mensongère et dangereuse.
Irresponsable, car les instigateurs de cette manipulation abjecte invitent les parents à se mettre hors la loi en leur conseillant de retirer leur(s) enfant(s) de l’école. En France, la scolarisation est une obligation légale, à laquelle les familles ne peuvent se soustraire. Si la communauté éducative doit naturellement privilégier le dialogue pour rassurer, répondre à des interrogations sincères, il est de la responsabilité de chacun de veiller, pour le bien des enfants, à ce que cette obligation soit strictement respectée.
« Rumeur » mensongère, aussi, car comme l’a rappelé Vincent Peillon, il ne s’agit pas d’enseigner une quelconque « théorie du genre » mais, à l’aide d’outils pédagogiques sérieux, de faire réfléchir les enfants sur les stéréotypes qui assignent aux femmes et aux hommes des rôles ou des fonctions différentes dans la société. Aux femmes, les tâches domestiques et les emplois subalternes, aux hommes les postes de pouvoir… C’est ce schéma, qui n’a rien à voir avec la sexualité, que le projet « ABCD de l’Egalité » veut contribuer à déconstruire auprès des enfants. Car c’est dès le plus jeune âge que filles et garçons doivent prendre conscience qu’ils ont les mêmes droits, et les mêmes possibilités pour réaliser le projet de vie qui correspondra à leurs capacités et à leurs aspirations.
Ce qui est en jeu ici, c’est l’éducation à l’égalité entre les filles et les garçons, et au respect mutuel qu’ils se doivent. Rien de moins, rien de plus.
« Rumeur » dangereuse, enfin, car en combattant cette démarche, des groupuscules d’extrême-droite ont pour seul objectif de renforcer la domination masculine, et toutes les formes de discriminations et de violences qu’elle engendre à l’égard des femmes. Ne nous laissons pas berner : c’est inacceptable.
En Seine-Saint-Denis, nous sommes aux premiers rangs de ce combat pour l’égalité femmes-hommes, un combat noble et nécessaire, qui vise à construire une société plus juste et plus solidaire. Nous continuerons à le mener. Et nous en sommes fiers.
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