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Journée mondiale de lutte contre le Sida : en Seine-Saint-Denis, des dépistages itinérants

Publié le jeudi 1 décembre 2016

En Seine-Saint-Denis, on détecte 2,5 fois plus de nouveaux cas de VIH que dans le reste du pays. Le conseil départemental dépense chaque année 8 millions d’euros pour lutter contre l’épidémie. Reportage à Bondy, lors d’une action de dépistage, dans une association.

C’est ce jeudi 1er décembre, la journée mondiale de lutte contre le SIDA et la Seine-Saint-Denis est particulièrement touchée par ce fléau car on y compte 2,5 fois plus de nouveaux cas que la moyenne nationale chaque année. Dans le quartier de Bondy-Nord, l’association La Marmite organise régulièrement des actions de prévention et de dépistage, avec le CeGIDD, le Centre Gratuit d’Information de Dépistage et de Diagnostic départemental des infections VIH, des hépatites et des IST (Infections sexuellement transmissibles), structure du conseil départemental de Seine-Saint-Denis.

Le test « dure deux minutes »

Dans la petite salle d’attente, les personnes venues prendre un repas, trouver un peu de chaleur ou prendre une douche, dans cette association qui est aussi un accueil de jour, patientent. « J’ai pris des risques, des rapports non protégés » confie Youssef, qui vit dans un squat et à qui on a proposé de faire un TROD, un Test Rapide d’Orientation Diagnostique, qu’il a accepté. Il reconnait que seul il n’aurait probablement pas fait la démarche.

« On fait une petite piqûre au bout du doigt et très rapidement on a le résultat, cela dure 2 minutes » explique Véronique Audren, infirmière du CeGIDD. « ici on a des gens en situation de précarité et cela ne va pas être forcément leur première préoccupation de s’occuper de leur santé, de se dépister, car ils ont bien d’autres préoccupations comme manger ou dormir » ajoute-t-elle. Le but de ce TROD, c’est aussi d’accompagner les personnes vers un test plus poussé et de les faire venir au CeGIDD de Bobigny pour un suivi médical plus poussé.

« On est sur des publics peu informés sur les questions de prévention » ajoute Chrystelle Moïse, la directrice de la Marmite, qui constate une recrudescence des prises en charge : « on accompagne chaque année plus de personnes séropositives que l’année précédente« .

A Bondy, une action de prévention et de dépistage du Sida, en direction de publics précaires. Rémi Brancato

Une étude épidémiologique pour aller « vers une Seine-Saint-Denis sans Sida »

« Il y a un certain nombre de populations particulièrement touchées qui doivent faire l’objet d’actions particulières » abonde Stéphane Troussel, le président du conseil départemental, venu visiter la structure mardi, à Bondy, et notamment « une part importante de migrants ou de primo arrivants« .

Le département dépense chaque année 8 millions d’euros dans la lutte contre la maladie et vient de missionner l’épidémiologiste France Lert pour réaliser une étude pour aller vers une « Seine-Saint-Denis sans SIDA », sur le modèle de celle réalisée à Paris. Le département veut atteindre l’objectif « 3×90 » fixé par l’ONUSIDA : 90% des personnes séropositives qui connaissent leur statut, 90% de ces séropositifs identifiés traités par antirétroviraux et 90% de ces personnes traitées qui ont une charge virale indétectable. Le rapport de France Lert devrait être présenté en début d’année 2017.

INFORMATIONS PRATIQUES

– Le CeGIDD, centre de dépistage gratuit de Seine-Saint-Denis

Par Rémi Brancato, France Bleu Paris Région mercredi 30 novembre 2016 à 16:48