Campagne de vaccination en Seine-Saint-Denis : faites-nous connaître vos attentes !
Publié le mardi 1 juin 2021
Enfin ! Depuis hier, les possibilités de vaccination se sont encore ouvertes un peu plus : toutes les personnes adultes, à partir de 18 ans, peuvent désormais prendre rendez-vous pour se faire vacciner contre le Covid-19. Cet élargissement est une bonne nouvelle. Je l’appelais de mes vœux depuis plusieurs semaines, sinon mois, pour remédier à une situation inégalitaire – une fois de plus – en Seine-Saint-Denis.
Selon les populations cibles, le taux de vaccination en Seine-Saint-Denis est inférieur de 7 à 11 point de la moyenne nationale. Nous connaissons ces chiffres qui viennent d’être rendus publics par l’Assurance maladie, après les avoir réclamés, avec d’autres élu·e·s de terrain, pendant de longues semaines.
Jusqu’à présent, nous ne disposions que de données prenant en compte le lieu de la vaccination et non celui de résidence. Si ces données sont les bienvenues, elles restent cependant insuffisantes car, pour mener des politiques publiques locales efficaces, nous avons besoin de données plus fines, notamment par bassin de vie.
A chaque fois que j’ai eu l’occasion de prendre la parole au sujet de la stratégie nationale de vaccination, je n’ai eu de cesse d’alerter sur le poids des inégalités de santé en Seine-Saint-Denis, et sur la nécessité d’adapter la campagne de vaccination aux réalités d’un département jeune et populaire.
Ne pas passer uniquement par les plateformes numériques, mobiliser les réseaux de pharmacies, multiplier les opérations d’aller vers… me paraissait indispensable. J’ai aussi demandé, lors de l’ouverture du grand centre de vaccination du Stade de France, à élargir au plus vite les publics éligibles (personnels scolaires, personnes les plus exposés ne télétravaillant pas…).
Depuis le départ, je plaide finalement pour une stratégie vaccinale qui marche sur ses deux pieds : des solutions de masse, comme au Stade de France, mais aussi des solutions de proximité, pour ne laisser personne sur le bord de la route.
Heureusement, les autorités locales – État comme collectivités – se sont mobilisées.
Sans les actions menées par la CPAM 93 et des autorités sanitaires et préfectorales pour raccrocher les publics les plus éloignés, sans le standard téléphonique créé par le Département pour sanctuariser des créneaux réservés aux habitant·e·s de la Seine-Saint-Denis au Stade de France, sans les centres de vaccination de proximité gérés par les villes ou le Département, ou encore sans le bus de la vaccination que nous avons lancé, les taux de vaccination en Seine-Saint-Denis auraient à coup sûr été encore bien plus faibles.
Nous savons en effet combien il est important en matière de santé d’avoir des politiques volontaristes pour obtenir des résultats.
J’en veux pour preuve le très fort engagement du Département dans la vaccination des enfants à travers un réseau de 112 centres de PMI, avec des résultats qui parlent d’eux-mêmes : une couverture vaccinale au-dessus des objectifs fixés par la loi (95,5% pour la première dose de ROR ; 98,4% pour DTP).
L’autre enjeu majeur reste de comprendre les facteurs d’explication de ces chiffres tout juste publiés.
Il y a bien sûr la précarité, qui éloigne des parcours de soins, mais il y a aussi la démographie médicale. La Seine-Saint-Denis s’apparente à un désert médical : la densité de médecins généralistes et spécialistes y est inférieure de 30% à la moyenne nationale. Cela entraine moins d’orientations vers la vaccination des publics concernés. Il faut aussi prendre en compte les taux d’incidence élevés lors des 3 vagues successives, qui conduisent aussi à un taux de contamination de la population plus élevé et donc une moindre appétence à la vaccination pour celles et ceux qui s’estiment déjà protégé·e·s.
J’ai souhaité que le Département lance au plus vite une enquête auprès des habitant·e·s de la Seine-Saint-Denis pour mieux connaître leurs intentions et leurs attentes vis-à-vis de la campagne de vaccination. Vous la retrouverez ici :
En attendant, j’en appelle à la mobilisation générale pour ne laisser personne au bord de la route de la vaccination. La vaccination de proximité comme celle dans les grands centres doit se poursuivre et être complétée par des opérations de vaccination sans rendez-vous, au plus près des habitant·e·s et qui connaissent un vrai succès. Il n’y a pas de petites actions pour mettre fin à une épidémie dont les habitant·e·s de la Seine-Saint-Denis sont les premières victimes.
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