Voeux Stephane Troussel, Oumarou Doucouré , Zainaba Said Anzum à la Courneuve au gymnase El Ouafi

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Voeux 2025 à La Courneuve : merci à toutes et tous !

Publié le jeudi 30 janvier 2025

Vous étiez nombreuses et nombreux au gymnase El Ouafi dimanche 26 janvier pour participer à mes voeux à La Courneuve. Retrouvez ci-dessous le discours que j’ai prononcé à cette occasion :

Mesdames et Messieurs,

Chères Courneuviennes et Courneuviens, Bourgetines et Bourgetins, Dugnysiennes et Dugnysiens, et au-delà habitant.e.s de la Seine-Saint-Denis,

Chers amis,

Je voudrais d’abord saluer l’ensemble des élus de Seine-Saint-Denis qui nous font l’amitié de leur présence, de nombreux maires, celui de La Courneuve Gilles Poux en particulier, nos parlementaires présents Fatiha Keloua Hachi, Corinne Narassiguin et Adel Ziane. Je veux remercier les nombreux Conseillers départementaux de Seine-Saint-Denis et conseillers régionaux d’Ile-de-France, et très nombreux élus municipaux déjà salués par Oumarou.

C’est pour moi chaque année un immense plaisir de vous retrouver toujours aussi nombreuses et nombreux pour cette tradition bien ancrée des voeux. Oui, c’est une joie de voir rassemblés tant d’amis et de camarades, de croiser tant de visages familiers et de sourires bienveillants.

Ces moments de retrouvailles, de convivialité, de partage, sont précieux : je viens y puiser la force, l’énergie de mon engagement, je viens y recharger mes batteries en quelque sorte !

En parlant d’amis, je veux remercier Oumarou pour les mots qu’il a prononcés.

Voici près de 20 ans que je connais Oumarou. Oui, voici maintenant près de 20 ans qu’Oumarou a eu le malheur de pousser la porte d’une réunion que j’organisais déjà à La Courneuve. Et ni une ni deux, quelques jours après, le voici qui se retrouve avec, sur les bras, des pelletés de tracts à diffuser dans les boites aux lettres de La Courneuve ! Beau baptême du feu ! Mais il ne s’est pas défilé. Il a rapidement montré la vérité de son caractère : une personne fiable, sur laquelle on peut compter les yeux fermés, qui va au bout de ses engagements.

C’était il y a 20 ans, et depuis, nous avons non seulement noué une relation de travail étroite mais aussi tissé une solide amitié. Car Oumarou, c’est une personnalité qui ne peut que susciter l’amitié, par son mélange de générosité, d’empathie, de chaleur humaine. Mais ce sont surtout des qualités intrinsèques, qu’il déploie au quotidien : travailleur, sérieux, efficace, engagé jusqu’au bout des ongles pour sa ville. C’est pourquoi, il est, je le sais, cet élu apprécié des Courneuviennes et de Courneuviens.

Et c’est pourquoi je suis fier d’être à ses côtés dans le projet qu’il porte. Beaucoup déplorent la crise démocratique et le fossé qui s’est creusé entre les élus et la population. Mais pour redevenir désirable, la politique doit aussi s’incarner, et s’incarner à travers des hommes et des femmes qui ressemblent aux habitants, qui connaissent leurs réalités, qui ont grandi et vivent avec eux.

Oumarou, c’est ce gamin des 4000, dont les parents sont nés sur le continent africain, qui, comme il l’a dit, s’est construit grâce aux écoles de La Courneuve, à son réseau associatif, à ses services publics. Mais l’incarnation ne suffit pas : il faut être ferme dans ses convictions, il faut avoir ce sens de l’intérêt général, ce désir ardent d’améliorer le quotidien des gens, d’être à leur service. Il faut aimer les gens. Et je sais qu’Oumarou est profondément animé par ces valeurs.

Je sais aussi la vision qu’il porte pour La Courneuve : rendre la ville toujours plus attractive, plus agréable, plus équilibrée, pour celles et ceux qui y habitent depuis toujours comme pour celles et ceux qui y arrivent, avec un cadre de vie serein, apaisé, avec comme priorité numéro une l’école, l’enfance, la famille parce qu’elle est le pilier de tout.

Alors Oumarou, merci pour ton engagement, merci pour ce que tu es, merci pour ce que tu fais, et nous te le disons : je suis, nous sommes, à tes côtés !

Je pense aussi à une autre élue, qui partage avec Oumarou ce dévouement, cet engagement pour les habitants de La Courneuve, de Dugny et du Bourget, mais aussi de Seine-Saint-Denis : je veux parler bien entendu de Zaïnaba Saïd Anzum, mon binôme au département.

Je veux dire ici, avec force, combien j’apprécie le travail remarquable que réalise Zaïnaba dans ses fonctions de conseillère départementale déléguée au sport. C’est la première délégation dont a la charge Zaïnaba au Département, et avouons que, dans le contexte des Jeux olympiques et paralympiques, c’est un gros morceau ! Et Zaïnaba remplit sa tâche avec brio, avec beaucoup de talent.

Elle se bat chaque jour pour que les Jeux en Seine-Saint-Denis ne soit pas qu’une parenthèse, pour que chaque jeune ici puisse accéder à la pratique sportive dans les meilleures conditions, pour aller chercher des crédits et continuer à financer des équipements de proximité. Elle a su bâtir pour cela des relations de confiance, de grande qualité, avec les acteurs sportifs de Seine-Saint-Denis. Zaïnaba, qui est aussi chargée à la ville de La Courneuve de la santé et du handicap, est l’archétype même de ces élus qui redonnent confiance en la politique. Alors chère Zaïnaba, merci pour ton action précieuse !

Ces voeux sont à chaque fois l’occasion de regarder dans le rétroviseur l’année qui vient de s’écouler.

Et en 2024, nous avons eu, si j’ose dire, le pire et le meilleur.

Le pire, ce sont les désordres du monde : la guerre persistante en Ukraine, une « Internationale réactionnaire » qui se forme », avec désormais à sa tête Donald Trump, un Proche-Orient à feu à et à sang et je pense bien entendu à la tragédie sans fin vécue par les Palestiniens depuis 15 mois.

Une lueur d’espoir s’est allumée avec l’accord de cessez-le-feu. Pour la première fois, depuis 15 mois, les bombes ont cessé de pleuvoir sur Gaza et les familles des otages ont pu serrer dans leurs bras leurs proches.

Mais cette lueur d’espoir reste encore bien frêle, bien vacillante. Car il y l’étendue de la dévastation, l’ampleur de la tuerie. Il n’y a pas de vainqueur aujourd’hui. Il n’y a que défaite, désastre et désolation.

La défaite de la communauté internationale, incapable de faire pression sur le gouvernement israélien pour mettre un terme aux massacres. La défaite des pays dits « occidentaux », qui ont montré un intolérable deux « poids deux mesures ».

La défaite morale aussi, de tous ceux qui ont passé leur temps à vouloir minimiser, relativiser, voire dissimuler la catastrophe qui se déroulait sous nos yeux à Gaza. Pourtant, il y a une langue, créée pour mettre tout le monde d’accord : c’est la langue du droit international. Il y a un an, que disait la Cour internationale de justice ? Qu’il y avait un risque génocidaire.

Un an plus tard, quel est le bilan ? Près de 65 000 morts d’après la prestigieuse revue médicale britannique The Lancet, plus de 100 000 blessés. Sans parler des morts par le manque de soins, des disparus sous les décombres. Près d’un habitant sur dix à Gaza auraient donc été tués ou blessés, dont 2/3 de femmes et d’enfants. Sans parler des destructions. Gaza n’est plus qu’un vaste champ de ruines.

Nous ne tairons pas ce qui s’est passé. Nous, nous mettons un signe égal devant toute vie humaine. Nous, nous pleurons à la fois les victimes des attaques du Hamas le 7 octobre ET les enfants palestiniens tués par des bombes israéliennes. Nous, nous sommes aux côtés de toutes les victimes civiles.

C’est d’abord sur la base de cette reconnaissance mutuelle que pourra se bâtir une paix juste et durable. Sans quoi nous assisterons à un cycle ininterrompu de violences. Il faut redonner au peuple palestinien des perspectives politiques, reconnaître son droit à vivre libre, à vivre dignement sur sa terre. Il n’y a rien de pire qu’un peuple sans destin et sans horizon. C’est le ferment de toutes violences.

La France doit reconnaître l’Etat de Palestine, comme l’ont fait d’autres pays européens, je pense au 1er ministre socialiste espagnol Pedro Sanchez. La France doit aussi user de tout son poids diplomatique pour que le droit international soit appliqué, pour que cesse la colonisation en Cisjordanie, pour que soient jugés les criminels de guerre, pour mettre un frein aux visées expansionnistes d’une extrême-droite israélienne, qui est un danger même pour la sécurité des Israéliens.

Notre rôle, en tant qu’élus, est de rappeler ces exigences à ceux qui nous gouvernent. Alors, espérons que la trêve aujourd’hui permette d’ouvrir un chemin diplomatique pour une paix juste et durable.

La fin d’année 2024 a aussi été marquée par la catastrophe qui a frappé Mayotte.

Le cyclone Chido a été une nouvelle manifestation des épisodes extrêmes qu’entraîne le dérèglement climatique. Il nous rappelle l’impératif de la bifurcation écologique.

Mais surtout, le drame humanitaire vécue par la population mahoraise est la démonstration d’une République en faillite dans ce territoire. Une République qui peine à assurer à nos compatriotes mahorais des droits fondamentaux, ceux à la sécurité, à l’eau, à la santé, à l’éducation.

Il est urgent que l’Etat, non seulement débloque les moyens nécessaires à la reconstruction et à l’aide aux sinistrés, mais assume enfin ses missions dans ce territoire de la République. Il est aussi urgent de comprendre au sommet de l’Etat que Mayotte n’est pas une « enclave isolée », qu’elle est partie prenante d’un archipel, les Comores, et que l’avenir de Mayotte doit se réfléchir, se penser, à cette échelle régionale.

Heureusement, en 2024, nous avons aussi eu le meilleur. C’était cet engouement extraordinaire autour des Jeux Olympiques et Paralympiques !

Nous pouvons le dire avec fierté : nous avons réussi les Jeux en Seine-Saint-Denis !

Nous avons démontré notre savoir-faire, nos compétences, notre capacité à faire beau, à faire grand, à faire utile et à unir les gens autour de ce grand moment populaire et festif pour le pays et pour la Seine-Saint-Denis.

Les habitants et les habitants se sont sentis fiers et respectés. Fiers d’avoir été au coeur de cet évènement mondial, d’avoir montré le vrai visage de notre département, loin des clichés et des caricatures. Respectés, parce que nous avons mis les petits plats dans les grands afin qu’un maximum d’habitants puissent en profiter.

Ces Jeux ont aussi été une bouffée d’air frais dans un climat suffocant. Il faut se rappeler que nous sortions à peine d’une séquence politique qui a vu l’extrême-droite aux portes du pouvoir. Eh bien, nous avons montré une chose : il n’y a pas de fatalité à la division en France!

Notre pays sait se rassembler autour de l’idée d’une France généreuse, ouverte, qui embrasse toute la diversité de ses histoires, de ses parcours, de ses cultures. Je pense à cette citation de Romain Gary : « le patriotisme, c’est l’amour des siens, le nationalisme, c’est la haine des autres ». Et de l’amour, la France en a eu à revendre pendant cette quinzaine olympique !

Aya Nakamura, une enfant de la Seine-Saint-Denis, qui chante aux côtés de la garde républicaine à la cérémonie d’ouverture, c’est ce récit national que nous défendons et que nous continuerons à défendre.

Je garde aussi précieusement ce souvenir du paracyclisme à Clichy-sous-Bois, ville, dans l’imaginaire collectif du pays, marquée par la mort tragique de Zyed et Bouna puis par les émeutes. Qu’ont-pu découvrir les gens pendant les épreuves ? Une ville rénovée, et j’ai presque envie de dire une ville normale, banale. Avec plein de gamins qui ne connaissaient pas les para-athlètes mais qui criaient : « Allez la France, allez les Bleus », en agitant le drapeau tricolore. Ces images, vous ne les verrez pas sur Cnews, cela ne sert pas le triste récit d’un pays au bord de la guerre civile qu’ils nous servent en permanence !

La ferveur, nous l’avons aussi connue au Parc des Jeux. Le plus grand site de célébration de France était ici, chez vous, chez nous, à La Courneuve, en Seine-Saint-Denis

C’est le Département de la Seine-Saint-Denis qui l’a mis sur pied. Et nous n’allons pas jouer les faux modestes : ce parc a été une immense réussite, remarquée bien au-delà de la Seine-Saint-Denis ! Même le grand journal Le Monde a titré “Le Parc Valbon, révélation inattendue des JO de Paris”. Tous les ingrédients étaient réunis : du monde – plus de 300 000 personnes ! – du populaire, du rassembleur, du festif, de la culture, du sport pour toutes et tous. Je vois encore

les visages s’illuminer au concert de Soolking, les yeux pétiller devant les exploits des athlètes, les touristes du monde entier se mêler à des familles de la SSD, de toute la SSD, réunie dans sa diversité.

Mais il y a aussi la promesse d’un héritage des Jeux en SSD qui été tenue, qui est là, sous nos yeux.

Alors il a fallu se bagarrer, ne rien lâcher pour que la SSD ne soit jamais oubliée, car rien ne nous a été donné. Mais le résultat est là : en 7 ans, nous avons réalisé ce que nous aurions mis 20 ans à faire en temps normal.

Ici à La Courneuve, je pense évidemment au magnifique centre aquatique Annette Kellermann construit et financé par le Département. Je pense aussi à l’extension de 13 hectares du Parc départemental Georges Valbon. C’est grâce aux Jeux que nous avons pu dépolluer le terrain des Essences, qui était une véritable verrue urbaine, pour rendre aux habitants cet espace, reboisé, reverdi. Je pense enfin, à Dugny, au nouveau quartier du village des médias, au Bourget, au parc sportif, aux écoles, aux voieries requalifiées ou à la passerelle au-dessus de l’A1.

Bien sûr, je l’ai dit et répété, les Jeux olympiques ne sont pas une baguette magique. Nous savons qu’il reste du chemin pour faire reculer les inégalités en Seine-Saint-Denis.

C’est pourquoi, au lendemain des Jeux, qui coïncide avec l’entrée dans la seconde partie de notre mandat départemental, nous nous sommes fixé une ligne directrice : concilier à la fois attractivité du territoire, développement et solidarités.

Car nous voulons tout mettre en oeuvre pour que les grands changements que connaît notre territoire, à travers l’arrivée des gares du Grand Paris Express comme ici aux Six-Routes ou bien encore les projets de renouvellement urbain, profitent à l’ensemble de la population et sur tout le territoire.

Nous voulons que ce développement profite à toute la Seine-Saint-Denis, à celle qui va bien comme à celle qui va moins bien, à ceux qui arrivent mais aussi et surtout à ceux qui sont déjà là.

Nous allons poursuivre notre travail pour faire de la Seine-Saint-Denis un territoire où il fait bon vivre : développer la qualité des espaces publics et des espaces verts, offrir des collèges publics de qualité, améliorer l’accessibilité aux transports, encourager le dynamisme culturel, sportif, associatif.

Nous allons continuer à jouer notre rôle essentiel de bouclier social, dans un département qui a encore le plus fort taux de pauvreté de France métropolitaine. Nous allons renforcer les solidarités de proximité, qui sont déjà notre marque de fabrique. La force de ces liens sociaux entre habitants sera déterminante pour relever les immenses défis qui sont devant nous, notamment le vieillissement de la population. Je pense ainsi à notre Maison de l’autonomie et des aidants, qui verra le jour en 2026, dans le bâtiment Pulse, l’ancien siège de Paris 2024, situé à cheval entre Aubervilliers et Saint-Denis.

Nous avons d’ailleurs décidé d’y regrouper les services centraux du Département, car nous voulons consolider, développer un service public local efficace mais aussi d’excellence, à même de répondre aux urgences du quotidien et aux grands enjeux de demain.

Parmi les défis à affronter, il y a le dérèglement climatique, qui va frapper plus fort dans un territoire populaire, urbanisé et dense comme le nôtre. Pour nous y adapter, nous avons bâti une vaste stratégie qui fait rimer justice sociale et justice écologique.

Enfin, je n’oublie pas ce qui est la mère des batailles : l’école publique. C’est non seulement l’avenir de nos enfants qui s’y joue mais aussi celui de la Seine-Saint-Denis. Alors que notre département se transforme, nous ne pouvons pas supporter de voir l’école publique se dégrader. C’est LE combat à venir comme le fut celui de la renationalisation du RSA dans les années 2010.

Oui, chers amis, je le dis : nous avons fait le choix, depuis plusieurs années, de ne pas succomber à une vision misérabiliste de la Seine-Saint-Denis, qui en fait l’éternelle victime des décisions des autres. Nous voulons qu’elle prenne son destin en main, nous voulons la sortir des seuls faits divers, des seuls chiffres de la pauvreté ou de la délinquance.

Sans renier ses difficultés, nous les affrontons avec détermination mais aussi avec espoir. En affirmant fièrement nos valeurs de solidarité, en s’appuyant sur son histoire et sa diversité, nous voulons que chaque habitant de Seine-Saint-Denis relève la tête et puisse vivre mieux, fièrement et dignement.

Et nous avons une responsabilité, particulière, ici en SSD, « territoire symbole » qui parle à l’ensemble du pays. Nous avons la responsabilité d’ouvrir un chemin d’espérance.

Et ce d’autant plus que, disons les choses franchement, le contexte politique national est parfois désespérant.

Car il nous faut aussi être lucides sur l’état de l’opinion aujourd’hui.

Il nous faut prendre la mesure de la fatigue, du désintérêt profond, voire même du dégoût que peut susciter la vie politique, avec le feuilleton des remaniements successifs, des tractations interminables. Il y a pire : le sentiment que son vote n’a servi à rien, que la démocratie est piétinée.

Car les Français ont exprimé dans les urnes une volonté massive de rupture avec le macronisme, et, au second tour des législatives, un refus de voir l’extrême-droite prendre les rênes du pays.

Et qu’avons-nous eu depuis ? Un gouvernement Barnier sous tutelle du Rassemblement national, puis un gouvernement Bayrou, premier des soutiens d’Emmanuel Macron, qui recycle des macronistes, qui remet en selle des opportunistes et compte un Bruno Retailleau qui, par ses propos haineux, sème la division, jette l’opprobre sur toute une partie de nos concitoyens sans agir efficacement pour leur sécurité quotidienne.

Cette défiance est dangereuse. J’ai en tête les mots d’Albert Camus : « faites attention, quand une démocratie est malade, le fascisme vient à son chevet mais ce n’est pas pour prendre de ses nouvelles. »

La responsabilité de la Gauche est historique. Nous devons proposer une alternative claire, franche, au statu-quo macroniste dévastateur, et à l’extrême droite qui se nourrit de la dévastation.

Ne nous racontons pas d’histoires : nous savons, compte tenu des rapports de force, que l’union à gauche est aujourd’hui la seule voie à emprunter pour espérer arriver aux responsabilités du pays en 2027.

Mais je vois la tentation forte chez certains de remettre une pièce dans le jeu des « gauches irréconciliables ». Je dis que c’est un piège mortel pour la gauche. Je dis : n’offrons pas aux Français à nouveau le spectacle de nos divisions. Et je dis surtout, ne perdons pas notre boussole.

La gauche doit rester elle-même. Rester elle-même c’est rester du côté de celles et ceux qui n’ont que leur force de travail pour vivre.

C’est refuser le vol de deux années de vie et en finir avec cette injuste réforme des retraites.

C’est demander plus de justice fiscale, « pour que les petits paient petit et les gros paient gros ».

C’est combattre un ministre de l’Intérieur qui multiplie les déclarations incendiaires sur l’Algérie, plutôt que de s’occuper de l’état de nos commissariats et de la sécurité du quotidien.

Rester elle-même, c’est rester dans l’opposition à ce gouvernement. Rester elle-même, c’est proposer un projet de rupture. Rester elle-même, c’est rompre avec des décennies d’impuissance politique, de renoncements, et d’austérité.

Et la rupture, ce n’est ni s’agiter et vociférer à l’Assemblée nationale, ni renoncer à la crédibilité. C’est se préoccuper de la vie quotidienne des gens, de celles et ceux qui travaillent et n’arrivent plus à boucler les fins de mois dès le 15, de celles et ceux qui ont peur que leurs enfants vivent moins bien qu’eux, de celles et ceux qui n’arrivent pas ou plus à s’offrir de vacances, qui ne trouvent plus de médecins traitants. C’est apporter des solutions.

Le combat sera rude, l’issue incertaine. Mais nous n’avons pas d’autre choix que de le mener. Alors je voudrais terminer avec ces quelques mots de Victor Hugo, pour nous donner du courage, de la détermination :

« Tenter, braver, persister, persévérer, être fidèle à soi-même, prendre corps à corps le destin, étonner la catastrophe par le peu de peur qu’elle nous fait, tantôt affronter la puissance injuste, tantôt insulter la victoire ivre, tenir bon, tenir tête ; voilà l’exemple dont les peuples ont besoin, et la lumière qui les électrise ».

Alors bonne année de combats à chacune et chacun de vous !