Levons l’omerta !
Publié le mardi 14 juin 2016
La lettre de la Maire de Paris que je vous invite à lire ci-dessous illustre les chroniques d’un sexisme ordinaire qui n’épargne pas les élus, comme le démontre le Maire de Plessis-Robinson, Philippe Pemezec. Je réitère mon soutien à Anne Hidalgo qui, à l’instar de nombreuses autres femmes, a fait face à des propos vulgaires à son encontre. Je refuse les comportements sexistes, qu’ils s’exercent sur les bancs d’une assemblée ou dans la rue ; ils ne peuvent en aucun cas trouver une justification. C’est pourquoi, face à ces propos ce samedi 4 juin, j’ai immédiatement réagi à cette insupportable scène de sexisme ordinaire.
Outre le premier choc provoqué par les paroles de Philippe Pemezec, c’est cette inquiétante absence de réaction autour de nous qui m’a frappé, mais aussi le fait que cet élu persiste et signe dans une réponse à Anne Hidalgo publiée sur Twitter.
Cependant, j’observe de nombreuses réactions outrées par le comportement de M. Pemezec sur ce même réseau social. Nombreuses émanent d’hommes, et c’est tant mieux, car la lutte contre le sexisme doit aussi concerner les hommes.
J’ai réagi à cette insupportable scène du sexisme ordinaire #Levonslomerta https://t.co/lBxosvxFhu
— Stéphane Troussel (@StephanTroussel) June 14, 2016
Elle doit également mobiliser les collectivités. Le Département de la Seine-Saint-Denis mène dans ce cadre plusieurs actions telles que les rencontres « Jeunes contre le sexisme » . La Seine-Saint-Denis a également été la première collectivité a créer dès 2002 son Observatoire des violences envers les femmes, à l’origine de plusieurs dispositifs en faveur des droits des femmes dont l’efficacité est désormais reconnue : le téléphone portable d’alerte (généralisé à l’ensemble de la France depuis la loi du 4 aout 2014.), l’ordonnance de protection, la mesure d’accompagnement protégé des enfants, des hébergements d’urgence, les bons de taxis, les consultations psycho-traumatologiques, le premier diplôme universitaire consacré aux violences faites aux femmes (en partenariat avec l’Université Paris VIII). Le Département est par ailleurs signataire de la la Charte européenne pour l’égalité des femmes et des hommes dans la vie locale et membre du Centre Hubertine Auclert qui a pour principaux objectifs la sensibilisation des publics à la nécessité de lutter contre les inégalités et les discriminations fondées sur le sexe, la promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes et la production d’expertise dans ce domaine.
Nos avancées sont grandes, mais fragiles. Nous devons avoir à l’esprit que la lutte contre les violences envers les femmes constitue un combat permanent. C’est pourquoi la vigilance est de mise face au risque, toujours présent, d’un recul des progrès réalisés. Je refuse toute fatalité et toute régression ; la collectivité est en ce sens, pleinement mobilisée. Cependant la défense de nos acquis n’est pas l’apanage des élus. Les citoyens aussi ont un rôle à jouer, et j’en appelle à la mobilisation de chacun. Chaque regard détourné, chaque appel de détresse nié met à mal une égalité plus que nécessaire.
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