Elections départementales 2015 : ma lettre ouverte au Front de Gauche
Publié le lundi 22 décembre 2014
Chers camarades,
En juin dernier, je m’étais adressé à l’ensemble des responsables des partis politiques de gauche du département et à l’ensemble des présidents de groupe de la majorité au Conseil général pour leur proposer l’organisation d’états généraux de la gauche en Seine-Saint-Denis.
L’avancement de la date du scrutin départemental au mois de mars prochain a hâté nos discussions et n’a pas permis l’organisation formelle de cet événement dont l’objectif était de réfléchir ensemble aux conséquences dans notre département de la crise de confiance des citoyens vis-à-vis de la politique particulièrement observée lors des scrutins des municipales et des européennes, avec l’abstention massive et les votes pour l’extrême-droite.
Après plusieurs rencontres bilatérales entre le Parti socialiste et le Parti Communiste ou la sensibilité Ensemble du Front de Gauche, je souhaite vous réaffirmer ma volonté d’aboutir au rassemblement de la gauche et des écologistes dans la perspective du scrutin départemental du mois de mars.
Dans le contexte actuel, la gauche, si elle se présente divisée, pourrait en effet être éliminée au soir du premier tour dans plusieurs cantons du département. Le risque de percée de l’extrême-droite dans tout le Nord-Est de la Seine-Saint-Denis est réel. Les ambitions de l’extrême-droite dans notre département, sont telles qu’il nous faut les considérer avec lucidité pour mieux les combattre.
Le premier tour de l’élection législative partielle qui s’est tenu dimanche 7 décembre 2014 dans l’Aube est à cet égard édifiant (même s’il faut bien entendu mesurer les effets d’un contexte local). Le Front National y progresse de 10 points par rapport à 2012 et se hisse en 2e position derrière l’UMP quand la gauche elle est émiettée (le candidat du PS réunit 14,69 % des suffrages et le candidat du Front de Gauche réalise 7,46%, le candidat EELV 4,47% et le candidat DVG 2,44%). La gauche divisée sera donc absente du second tour dimanche prochain. Si elle avait été rassemblée, la situation aurait pu être différente : le total des suffrages de la gauche (y compris divers gauche) est supérieur à celui du Front national.
En Seine-Saint-Denis, il ne s’agit pas de nier nos sensibilités ou nos différences politiques. Elles existent et j’ai toujours considéré qu’elles constituent une richesse et ne nous empêchent pas d’administrer ensemble de nombreuses collectivités locales. J’ai donc la conviction, et notre bilan partagé à la tête du Département en atteste, qu’il est possible de nous rassembler cette fois encore sur un projet local dont les objectifs principaux sont de protéger les habitants de la Seine-Saint-Denis face à la crise et d’investir pour préparer l’avenir et particulièrement celui de la jeunesse. Il s’agit aussi d’obtenir de l’Etat les moyens de répondre aux besoins spécifiques de notre territoire.
J’ai la certitude que nous serons plus forts ensemble pour recréer de l’espoir en Seine-Saint-Denis et répondre aux aspirations légitimes de nos concitoyens à une vie meilleure, à des services publics efficaces et à une solidarité renforcée.
Face à la montée de l’extrême-droite, les socialistes ont initié, sous mon impulsion, des discussions avec l’ensemble des partis de gauche de Seine-Saint-Denis. Une première étape de ce rassemblement de la gauche et des écologistes s’est réalisée avec la conclusion d’un accord départemental avec Europe Ecologie-Les Verts, le Parti Radical de Gauche et le Mouvement de la Gauche Citoyenne.
Je souhaite un rassemblement plus large encore.
Comme je l’ai dit à plusieurs reprises et comme j’en ai fait déjà personnellement la démonstration, tant dans ma ville de La Courneuve, que dans l’exercice quotidien de ma responsabilité de Président du Conseil général, je crois en une gauche diverse, complémentaire, exigeante avec elle-même et capable de débattre des politiques afin de trouver les compromis nécessaires pour atteindre son objectif, qui reste commun, de transformation sociale et écologique.
J’ai confiance dans notre capacité mutuelle à trouver pour la prochaine échéance départementale les solutions pour que la gauche poursuive son action au service des habitants de la Seine-Saint-Denis. Quant aux candidatures, il me semble que rien n’est insurmontable si cet objectif est partagé.
Dans l’attente d’une réponse de votre part à cette offre de rassemblement, je vous prie d’agréer, chers camarades, l‘expression de mes salutations les plus unitaires.
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