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Il est encore temps…

Publié le lundi 21 novembre 2016

Avec 44% des voix, François Fillon arrive largement en tête de la Primaire de la Droite. Une surprise ? Les électeurs de Droite semblent surtout avoir choisi une orientation libérale et conservatrice qui s’assume pour chasser sur le terrain de l’extrême droite. Ils ne veulent pas que Marine Le Pen leur vole la vedette !

Si Nicolas Sarkozy pouvait incarner cette orientation, sa personne et ses méthodes suscitaient aussi trop de rejets pour être crédible, aux yeux des électeurs de Droite, pour re-devenir le prochain Président de la République. Il faut donc retenir de ce 1er tour de la Primaire de la Droite, que ses électeurs et ses militants sont déterminés à gagner la prochaine élection présidentielle. Ils comptent sur leur propre force et veulent mobiliser un bloc réactionnaire qui marque des points en France, en Europe et plus largement dans le monde.

ßbaisse drastique de la dépense publique et du nombre de fonctionnaires et soutien au réseau catholique conservateur. Voici ce qui matrice son programme : bien à droite sur les questions économiques et sociales et bien à droite sur les questions de société. A Droite toute pour mobiliser ! Est-ce que nous devons aujourd’hui reprocher aux électeurs de droite de choisir celui qui peut les amener à la reconquête du pouvoir ?

Ces résultats ne doivent pas être pour la Gauche un énième événement à commenter, à regretter ou même auquel il faudrait participer pour en faire ressortir le « moins pire ». Certains électeurs de gauche sont allés voter pour Alain Juppé ou Nathalie Kosciusko-Morizet. Si j’ai déconseillé de le faire, je ne leur jette pas la pierre. Ils sont déboussolés. « Si la gauche doit perdre » se sont-ils dit, « faisons en sorte que le pire ne revienne pas« . Mais ce résultat du 1ertour montre qu’ils se trompent de combat. Nicolas Sarkozy est éliminé mais l’ultra-droite a pointé son nez. A la Primaire de la Droite, ce sont les électeurs de Droite qui se mobilisent massivement, quoi de plus normal ? Ils ne peuvent non plus mettre sous silence, sur les questions économiques et sociales, que les candidats ont grosso modo le même programme.

Décidément, ces résultats doivent surtout provoquer un sursaut à gauche ! La Droite s’assume, pourquoi la Gauche tergiverse à le faire ? Pour espérer être au 2nd tour de l’élection présidentielle et permettre un choix clair entre 2 visions de la société, il nous faut un candidat qui mobilise les nôtres. Ces derniers sont majoritairement aux abonnés absents des différentes élections ou tout du moins pas suffisamment mobilisés.

Il ne faut pas compter sur je ne sais quelle stratégie qui consisterait à regarder du côté des électeurs du centre ou des déçus de la Primaire qui viendraient affaiblir le futur candidat de la Droite. Il faut compter sur nos propres forces. Affirmer les valeurs de la Gauche, faire preuve de transparence et de lucidité pour défendre les réussites mais aussi affronter les échecs du quinquennat actuel, porter un nouveau modèle d’une société métissée, une société de l’Egalité et du développement durable : cela doit être la feuille de route d’une-e- candidat-e- de la gauche et de son équipe.

Avec plus de 4 millions de votants, la droite a compris que la Primaire pouvait être un bel exercice démocratique qui prépare la victoire. Nous l’avions compris avant eux en organisant les primaires citoyennes en 2011. Arriverons-nous à égaler ce nombre de votants à notre primaire de janvier ? Aujourd’hui, je n’en suis pas certain mais il est encore temps de comprendre que le peuple de gauche peut répondre par la même mobilisation. Il est encore temps de rechercher les convergences à gauche pour rassembler notre camp et mener le débat gauche/droite de manière décomplexée. Les hommes et les femmes politiques que nous sommes le devons, pas pour nous-mêmes, mais aux quartiers populaires, aux salariés, aux jeunes, aux acteurs culturels, associatifs, aux forces vives de la société…qui risquent de rester chez eux le 23 avril 2017. Ne reproduisons pas toujours les mêmes erreurs.

Il est encore temps de réconcilier la Gauche avec elle-même.