SIDA : ne nous résignons pas !
Publié le jeudi 1 décembre 2016
Dans un contexte où une Droite réactionnaire s’est mobilisée afin de censurer une campagne de prévention contre le VIH/Sida et les IST montrant des hommes s’enlaçant, il est indispensable de rappeler la nécessité d’une telle communication.
En effet, les dernières données épidémiologiques publiées ce mardi par l’agence Santé Publique France témoignent d’un regain du nombre de contaminations dans notre pays. Ces données démontrent donc l’importance de ne pas relâcher nos efforts, en Seine-Saint-Denis et plus largement en France, lorsqu’il s’agit de politiques de prévention et d’information. En matière de santé publique, une communication concernant une maladie ou une épidémie ne peut être efficace que si elle atteint le ou les publics les plus à risques. Ainsi s’adresse-t-on aux femmes dès lors qu’il est question du cancer du sein, aux femmes enceintes concernant le risque d’exposition à des perturbateurs endocriniens, aux hommes pour des problèmes liés à la prostate. Les pratiques à risques chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) en particulier, peuvent être vectrices d’infections sexuellement transmissibles. Avec le public HSH, l’enquête de Santé Publique France indique que les hétérosexuels nés dans un pays d’Afrique subsaharienne représentent les deux groupes les plus touchés par le Sida.
Dans les recherches sur le VIH, il est désormais acquis que plus une prise en charge est effectuée rapidement, plus les traitements sont efficaces. De même, cette découverte précoce de la séropositivité permet à la personne concernée de prendre ses précautions et ainsi de ne pas contaminer d’autres personnes. La prévention et l’information sont donc vitales. Tenter d’ »invisibiliser » les HSH ne fera pas disparaitre l’épidémie de sida. Au contraire, cette stratégie renvoie la maladie dans l’ombre et la stigmatisation, où elle peut prospérer. Il est nécessaire et indispensable de libérer la parole sur ce sujet, de multiplier les vecteurs d’information et de prévention, et c’est tout le travail d’une association telle que « La Marmite » que j’ai pu visiter ce mardi 29 novembre (cf article).
Enfin, toute cette haine déclenchée par une campagne sanitaire où l’on parle de la vie de tous les jours, démontre le combat que nous devons continuer à mener en ce qui concerne le respect de l’orientation sexuelle. En censurant cette campagne, certains envoient un signal terrible aux jeunes générations, pour accepter et respecter les autres comme soi-même. La lutte contre la discrimination sous toutes ses formes, et son corollaire qu’est le principe d’égalité, font partie de notre devise nationale et doivent être respectés en premier lieu par tous ceux qui sont censés représenter l’Etat. Oui, l’homophobie tue. Oui, le sida tue.
Partant de ces constats, la Seine-Saint-Denis, 2e département de France métropolitaine le plus touché après Paris, consacre chaque année 8 millions d’euros dans la lutte contre la maladie et a missionné l’épidémiologiste France Lert pour réaliser une étude, qui sera disponible au 1er trimestre 2017, pour aller vers une « Seine-Saint-Denis sans SIDA », sur le modèle de celle réalisée à Paris. Le département veut atteindre l’objectif « 3×90 » fixé par l’ONUSIDA : 90% des personnes séropositives qui connaissent leur statut, 90% de ces séropositifs identifiés traités par antirétroviraux et 90% de ces personnes traitées qui ont une charge virale indétectable.
Jusqu’au 6 décembre 2016, le Centre Gratuit d’Information, de Dépistage et de Diagnostic (CeGIDD) départemental de Seine-Saint-Denis organise sur le territoire une série d’évènements autour du dépistage du SIDA.
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