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Tout est encore possible pour une victoire de la gauche à la présidentielle

Publié le lundi 30 janvier 2017

Tout est possible. Hier, les électeurs de gauche se sont mobilisés plus fortement encore que lors du second tour des primaires, pour faire un choix clair. Le choix d’une gauche nouvelle qui porte les débats et les grandes questions de notre siècle, sans renier les valeurs qu’elle a forgées.

En Seine-Saint-Denis comme ailleurs, les habitants des quartiers populaires se sont mobilisés. C’est ceux qui avaient donné à François Hollande ses meilleurs scores en 2012, c’est parfois aussi ceux qui avaient pu être déçus. Pour autant, ils ne sont pas résignés et ils sont prêts demain à suivre une gauche qui relève le gant.

Les Françaises et les Français ne sont ni naïfs ni rêveurs, ils savent que l’exercice du pouvoir est difficile. Ils savent que la gauche, ce n’est pas la même chose que la droite néo-Thatchérienne et antisociale de Fillon ou l’extrême-droite ripolinée de la famille Le Pen. Ils nous reprocheraient en revanche de ne pas avoir tout essayé, de renoncer et de ne plus agir pour construire une France plus juste et plus solidaire. Le succès de Benoît Hamon ne s’est pas fait sur un rejet, mais sur des propositions et sur vision des grands défis de notre temps. Oui, parler de transition énergétique dans des quartiers populaires qui subissent le plus la précarité énergétique ou les effets de la pollution, c’est répondre aux préoccupations immédiates des habitants tout en se projetant dans le long terme. Faire de la transition écologique la nouvelle frontière du progrès social, c’est une nécessité.

D’abord, on nous annonçait une primaire peau de chagrin: elle a été à la fois vivante, intelligente et remobilisatrice. Le bon niveau de la participation et la netteté du choix donnent à Benoit Hamon un élan et une légitimité démocratique incontestable. Qui pourra contester que la force des urnes tirée du vote de plus d’un million de Français n’est pas supérieure à un adoubement par quelques bons sondages ou quelques dizaines de milliers de clics sur internet ?

Ensuite, la victoire de Benoit Hamon nous rappelle que le rassemblement de la gauche est à la fois la condition de son accession aux responsabilités, mais aussi la condition de sa réussite une fois qu’elle doit mettre en œuvre les réformes de progrès social. Bien sûr, avec tous les socialistes: c’est l’évidence et l’attitude sans ambiguïté de Manuel Valls est à saluer. Mais aussi au-delà. N’est ce pas ce que nous faisons, dans les collectivités que nous dirigeons, avec des majorités plurielles, que ce soit en Seine-Saint-Denis, à Paris, à Nantes, à Lille ou en Région Aquitaine? Ce n’est pas une utopie, c’est une lourde tâche à laquelle le vainqueur de la primaire doit désormais s’atteler.

Enfin, après Trump, Fillon ou le Brexit, la désignation de Benoît Hamon a fait mentir, cette fois de manière positive, tous les pronostics « autorisés » et ouvre des perspectives nouvelles pour la gauche. La politique est affaire de dynamique, et l’élection présidentielle est loin d’être jouée car jamais les sondages du mois de janvier n’ont fait les résultats du mois de mai.

Alors que de nombreux commentateurs mal intentionnés nous rabâche la mort de la gauche et son élimination de la présidentielle avant même que les élections aient lieu, elle nous prouve qu’il y a encore une vraie envie de voir la gauche gagner en mai prochain.

Tribune publiée sur Le Huffington post