Retour sur le 1er tour des élections législatives de 2017

Aujourd’hui, un triste record a été battu dans notre pays : celui de l’abstention.

Ce détournement des urnes a été spectaculaire dans les quartiers populaires et en Seine-Saint-Denis. Plus que la « vague » macroniste qui est finalement dans la logique habituelle des institutions, c’est cette abstention sans précédent qui est la véritable leçon de ce scrutin.

L’Assemblée qui vient sera bien fragile et sans aucun véritable élan populaire : la Chambre Macron, c’est d’abord une chambre sans enthousiasme.

L’abstention record signe aussi la défaite de la gauche et son incapacité à proposer et incarner une alternative crédible au libéralisme de centre-droit. C’est la défaite du parti socialiste, qui essuie ainsi une énième défaite électorale, résultat d’un quinquennat dont les avancées et les bonnes mesures ont été englouties par des erreurs fondamentales sur les valeurs qui sont celles de la gauche.

En Seine-Saint-Denis plus qu’ailleurs et plus que d’habitude, les quartiers populaires ont boudé les urnes. C’est un signal fort qui doit être analysé et dont nous devons tirer des conséquences rapidement si nous voulons convaincre à nouveau les habitantes et les habitants de voter pour des politiques justice sociale et de transformation économique et écologique.

Je pense d’abord aux députés socialistes qui ont été battus ce soir, malgré le travail accompli ces 5 dernières années. Ils subissent bien souvent la loi implacable des institutions de la 5èmerépublique.

Je pense bien sûr à tous ceux qui seront en lice dimanche prochain. Partout où la gauche de transformation et de responsabilité est qualifiée pour le second tour, j’invite les électrices et les électeurs de Seine-Saint-Denis à lui apporter massivement leurs voix pour que les quartiers populaires soient représentés avec force à l’assemblée nationale et pour permettre à la gauche de se reconstruire sur de nouvelles base.

Car c’est l’autre évidence de ce scrutin : 46 ans jour pour jour après le Congrès d’Epinay où François Mitterrand refonda le Parti Socialiste, la défaite cinglante de ce dimanche oblige les socialistes et la gauche dans son ensemble à une refondation totale.