Au-delà de l’hommage, poursuivons les combats de Simone Veil
Publié le jeudi 6 juillet 2017
Le parcours de Simone Veil est en tout point exceptionnel et admirable. Avec sa disparition, nous perdons une figure de la vie politique française et une ardente militante des droits des femmes.
Nous lui devons de nombreuses avancées sociales et sociétales, dont l’illustre loi qui porte désormais son nom et qui dépénalise l’avortement en France, depuis 1975. Le discours que l’ancienne Ministre de la Santé prononça pour défendre le droit à l’IVG restera dans nos mémoires à plusieurs égards. D’abord, parce qu’il résonna dans une Assemblée Nationale presque entièrement constituée d’hommes (9 femmes seulement y siégeaient). Ensuite parce qu’elle dut affronter les attaques et menaces souvent issues de son propre camp politique. Ce moment de notre Histoire, comme tant d’autres auparavant, avait mis en lumière l’existence d’un véritable camp des progressistes et de clivages politiques qu’il n’est pas possible d’ignorer.
Simone Veil était aussi une européenne convaincue. Rescapée de la Shoah, passée par le camp de Drancy, elle a compris très tôt la nécessité d’oeuvrer en faveur de la réconciliation Franco-Allemande. Quel beau symbole que celui de son élection à la présidence du Parlement européen ! En accédant aux plus hautes fonctions – de l’administration pénitentiaire au Ministère de la Justice, du Ministère de la Santé au Conseil constitutionnel – Simone Veil a brisé le fameux « plafond de verre ». Dès lors, il serait tentant de se dire que le combat peut s’arrêter là. Mais alors qu’aucune femme n’a encore accédé au « Perchoir » ou à la présidence d’un groupe parlementaire, on voit que beaucoup de combats restent à mener avec force, pour améliorer toujours plus les conditions de vie des femmes dans notre pays. Nous ne sommes pas à l’abri de régressions et de remises en cause (remise en cause du Planning familial, du « Pass contraception » en Île-de-France, propagande anti-IVG sur internet…). Nos acquis sont fragiles, il nous faut les défendre. C’est le sens des politiques que nous menons avec le Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis.
Simone Veil restera une source d’inspiration : le Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis s’efforce ainsi d’être un précurseur en matière de lutte pour les droits des femmes. Je suis fier que nombre de nos dispositifs (notamment élaborés par l’Observatoire départemental des violences faites aux femmes) inspirent le pays tout entier.
Enfin, je suis heureux d’avoir, dès 2014, choisi de rendre hommage à cette grande dame en donnant son nom au nouveau collège construit par le Département à Aulnay-sous-Bois : je souhaite que les générations futures prennent le relai des luttes de Simone Veil et n’oublient pas son parcours hors du commun. Voilà le meilleur hommage que nous pouvons lui rendre.
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