Inauguration du stand du Département à la Fête de l’Humanité
Publié le dimanche 17 septembre 2017
Retrouvez l’intégralité de mon intervention pour l’inauguration du stand du département aux couleurs des JOP 2024 à l’occasion de la Fête de l’Huma 2017
Mesdames et Messieurs les élus départementaux,
Mesdames et messieurs les Maires,
Cher Olivier Klein auquel j’adresse un salut particulier car je sais que cette fête de l’Huma a une résonnance particulière. Je veux rendre un hommage à Gilbert Klein, qui fut un grand militant de nos causes communes,
Chers élus,
Et surtout chers amis, permettez-moi de dire un mot de Philippe Martin qui nous fait l’amitié d’être parmi nous aujourd’hui, ancien Ministre de l’Ecologie et Président du Département du Gers, nos chemins se sont rejoints dans cette tumultueuse période pour des responsables politiques. La Politique a besoin d’élus comme Philippe, la tête sur les épaules mais le cœur bien à gauche pour mener des combats d’avenir essentiels comme celui de la transition écologique.
Je suis toujours heureux de vous retrouver au cœur de notre parc Georges Valbon, qui accueille cette année encore une magnifique Fête de l’Humanité.
Cette fête qui porte si bien son nom : j’entendais à la radio cette semaine l’un des organisateurs dire qu’il s’agissait de l’un des rares endroits en France où l’on pouvait encore librement débattre, en toute fraternité. Il poussait l’anecdote jusqu’à raconter que quelqu’un pouvait venir avec son exemplaire du Figaro, le poser ça ou là, et se confronter à des contradicteurs aux vues politiques on ne peut plus opposées, et ce le plus simplement du monde !
L’année dernière, à ce même stand, je vous avais conté les talents de la Seine-Saint-Denis, notre département si souvent et si injustement caricaturé par ceux qui se satisfont des mêmes images ressassées par quelques journalistes peu scrupuleux ou faits divers malheureux. Bien loin des clichés, notre département est plein de ressources, un lieu d’inventions, un lieu des possibles, et ce dans tous les domaines. La Seine-Saint-Denis, j’en suis persuadé, c’est le meilleur de la France de demain.
Et la France de demain, ce sont aussi les Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024. J’étais à Lima cette semaine pour l’attribution officielle des Jeux à Paris et à la Seine-Saint-Denis, un pari qui nous a occasionné plusieurs mois de travail et dont je suis très heureux qu’il se concrétise enfin aujourd’hui.
Car les JOP représentent un incroyable coup d’accélérateur pour notre territoire, avec des investissements qui seront utiles sur le long terme pour les habitants. Ce n’est qu’à cette condition que j’avais décidé d’entraîner la Seine-Saint-Denis dans cette grande aventure, persuadé de la nécessité que ces derniers en bénéficient avant, pendant et après cet événement exceptionnel.
Pensez à tout ce que nous pourrons faire : plus d’équipements sportifs bien sûr, mais aussi des projets de transports accélérés, un emploi local dynamisé ! Mais aussi, et surtout, nous faisons cela pour la jeunesse. C’est toute une génération qui va en bénéficier, avec – j’en suis persuadé ! – des graines de champions qui vont se révéler. Offrir à notre jeunesse des perspectives, montrer que le territoire sur lequel ils ont grandi leur permet de rêver et de s’élever, cela n’a pas de prix. Aux sceptiques et aux grognons bien souvent loin des préoccupations quotidiennes de nos quartiers, je dis « laissez rêver toute une génération, laissez nous attraper cette opportunité pour faire progresser ce territoire ». Cette promesse doit devenir réalité, cela sera notre combat et je sais pouvoir compter sur tous les élus locaux ici présents pour le porter avec détermination.
Notre territoire est d’ores et déjà en pleine métamorphose : regardez autour de vous, vous verrez de nouveaux équipements, vous verrez des starts-up, vous verrez des artistes… Les quartiers populaires, si souvent caricaturés, vont bientôt devenir « IN » ! Avec la marque InSeineSaintDenis, nous avons déjà une marque territoriale avec des ambassadeurs, qui laissent à voir ce que nous avons de meilleur. Je souhaite que les quartiers populaires et la Seine-Saint-Denis soient aussi vus du point de vue de l’excellence. Grâce à ce rayonnement, le monde va nous découvrir, et c’est un grand motif de fierté pour les habitants.
Ce coup d’accélérateur tombe à pic, car, vous le savez, l’heure est au désengagement de la Région Île-de-France, qui remet plus que jamais en cause les politiques de réduction des inégalités sociales. Pourtant, ce sont bien ces inégalités qui minent aujourd’hui le quotidien des Français et leur font perdre espoir en l’avenir. Vous me direz, en deux ans, nous avons largement eu le temps de comprendre que l’égalité territoriale était le cadet des soucis de la droite francilienne…
Il serait mal avisé d’en attendre davantage de la part de l’Etat. Je sais que certains, y compris parmi nos rangs, espéraient le contraire, ils sont aujourd’hui forcés d’ouvrir les yeux. Tel le personnage principal d’Orange mécanique, forcé par ses bourreaux à regarder un écran avec des scènes intolérables, ils assistent au démantèlement par le gouvernement Philippe de la politique de la ville. Avec plusieurs élus de la Seine-Saint-Denis, nous avons ainsi dénoncé la réduction drastique des aides aux quartiers populaires, ainsi que la suppression de plus de 100 000 contrats aidés, qui signera la fin d’un grand nombre de projets associatifs en Seine-Saint-Denis.
Mais qu’attendre d’autre d’un responsable politique qui disait haut et fort que « la vie d’un entrepreneur est souvent plus dure que celle d’un salarié » ? Ou qui assumait, pendant la campagne présidentielle, son intention de charcuter le code du travail ? L’attente a été de courte durée, nous y sommes désormais : les ordonnances ont été rendues publiques, elles nous promettent une précarisation accrue du marché du travail, une fragilisation des cadres collectifs, des inégalités entre salariés… et ce pourquoi ? Zéro création d’emploi ! Car qui peut citer une seule mesure de flexibilisation qui a permis la création d’emploi ?
Il ne faut pas nous voiler la face, la séquence électorale a été pour nous, à gauche, une lourde défaite, dont nous mettrons longtemps à nous relever. Quels qu’aient été les choix des uns et des autres, à la fin, c’est la gauche qui a été perdante. Et ce n’est pas la composition du gouvernement, les petites phrases des porte-parole, et surtout – beaucoup plus graves – les premières décisions défavorables aux quartiers prioritaires qui nous diront le contraire.
Le big bang LREM a fait son effet : la droite est dans les cordes, la gauche fait à peine meilleure figure. Je crois que les graines d’une refondation sont en germe mais nous devons avoir l’audace et le courage de les faire pousser, au delà des chapelles. Car une chose est certaine : sans union de la gauche, sans – même si ces termes renvoient à une autre époque, où de grandes avancées sociales ont été obtenues – gauche plurielle, nous ne parviendrons pas à apaiser le pays.
Mais ce qui me rassure est que devant moi, je vois un rassemblement de militants, d’élus, de citoyens, qui représentent aujourd’hui toutes les composantes de la gauche. Je l’avais dit à ce stand l’année dernière, et je le répète aujourd’hui : la force de la gauche, cela a toujours été de faire vivre la pluralité, de refuser de se mettre au diapason derrière au « leader » comme de bons petits soldats. Mais la pluralité, ce n’est pas la division. Nous avons besoin de cette union de la gauche, et nous mettrons à profit les mois – et les années – à venir pour travailler à sa refondation en profondeur.
Oublions les débats stériles, les changements de noms de partis, les Français n’en ont cure. Partout sur les territoires, au plus près du cœur battant de la démocratie, menons à bien des projets avec pour seule volonté celle de transformer la société, afin de rendre cette dernière plus juste et plus humaine.
La Seine-Saint-Denis, département extraordinaire à plusieurs titres, a des choses à dire dans cette reconstruction. Notre département nous permet de démontrer chaque jour que, même dans un contexte financier particulièrement compliqué, les gauches peuvent œuvrer ensemble à des politiques ambitieuses, volontaristes et efficaces, qui améliorent le quotidien du plus grand nombre. C’est particulièrement vrai dans les quartiers populaires, qui démontrent chaque jour à quel point l’éducation, la culture, le sport nous permettent d’accomplir des miracles. C’est particulièrement vrai en Seine Saint Denis quand nous décidons de faire de la transition écologique une politique structurante. C’est vrai enfin quand nous confirmons nos politiques sociales et que nous défendons le service public local comme outils de nouvelles solidarités.
De ce point de vue- et je vais conclure sur ce sujet- je dois dire mon inquiétude, notre inquiétude sur la réforme institutionnelle annoncée autour de la Métropole du Grand Paris. Qui peut croire qu’une métropole mastodonte, qui plus est vraisemblablement dirigée par la Droite, dans le contexte actuel, permettra de maintenir les politiques ambitieuses que j’ai citées ou d’engager une lutte résolue contre les inégalités à l’intérieur de la Région pourtant la plus riche de France ? Regardez comment la nouvelle majorité régionale remet méthodiquement en cause les mesures de péréquation qui avait été prises par la précédente majorité. Tout est question donc de projet politique. Je me refuse à vendre le Département à la découpe sans savoir ce qu’il adviendra des politiques sociales ou éducatives et sans avoir de garantie sur les processus démocratiques qui font que ce sont les habitants qui sanctionnent ou pas les choix réalisés. Telle sera ma ligne de conduite, pas de mécano institutionnel sans objectif politique et démocratique !
Bonne fête à tous. Je vous remercie.
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