Lutte contre les violences faites aux femmes : nos actions et propositions
Publié le jeudi 23 novembre 2017
A l’occasion des treizièmes rencontres « Femmes du monde » à la MC93 de Bobigny, je me suis adressé à un public venu nombreux pour en apprendre davantage sur les violences faites aux femmes. La lutte contre ces violences, et par-delà, l’égalité femmes-hommes, est véritablement une cause prioritaire. J’ai ainsi rappelé toutes les actions menées par le Département de la Seine-Saint-Denis en la matière, tout en faisant de nouvelles annonces.
Depuis plusieurs semaines maintenant, des femmes partout dans le monde mettent des mots sur leurs histoires de harcèlement, d’agressions sexuelles, de viol qu’elles ont vécus. Des histoires malheureusement du quotidien dans nos sociétés. Les prises de parole individuelles ou collectives permettent de se rendre compte de l’ampleur du phénomène, de mettre en lumière des situations inacceptables et enfin de libérer une parole parfois enfouie très profondément.
Je le répète dès qu’on m’en donne l’occasion, je le redis aujourd’hui, nous avons besoin de faire de l’égalité femmes-hommes une grande cause nationale. Je l’ai dit à Mme Schiappa secrétaire d’État à l’égalité femmes-hommes quand je l’ai rencontré en septembre dernier. Nous avons besoin de changer les mentalités radicalement et nous avons besoin de moyens et de mesures ambitieuses. Je suis convaincu que c’est un choix politique, même un choix de société.
J’ai pris connaissance de l’appel fait au président de la République par des personnalités et des associations féministes demandant notamment la création d’un brevet de non violence pour les collégiennes et collégiens. J’ai en ce sens écrit à Jean-Michel Blanquer, Ministre de l’éducation Nationale pour lui dire toute notre disponibilité pour le faire en Seine-Saint-Denis. J’espère que nous pourrons compter sur le soutien de l’Éducation Nationale pour le mettre en œuvre. Ceci me parait être une étape pertinente dans la sensibilisation des jeunes générations.
Ici en Seine-Saint-Denis, nous avons fait le choix il y a 15 ans maintenant de créer un Observatoire des violences envers les femmes, pour observer les phénomènes de violence et mieux les appréhender, mais également pour agir en lien avec tous les partenaires concernés : services de police, de justice, services sociaux, de santé, associations militantes… Ce travail mène ses fruits puisque les dispositifs expérimentés en Seine-Saint-Denis sont devenus des références nationales.
Aujourd’hui, je suis fier de signer avec mes partenaires de la Préfecture, du TGI de Bobigny, de la CAF et de l’association La Sauvegarde, une convention pour la mise en place d’un « Espace de Rencontre Protégé ». L’Espace de Rencontre Protégé propose la prise en compte de la problématique des violences conjugales dans l’organisation des rencontres entre les pères auteurs de ces violences et leurs enfants. L’objectif est d’accueillir les pères auteurs de violences dans le couple et leurs enfants dans un lieu dédié, d’organiser et de médiatiser leurs rencontres, en privilégiant l’intérêt et la sécurité de l’enfant, mais aussi la protection de la mère victime de violences accompagnant l’enfant.
J’ai souhaité également, là de façon plus ciblée sur mes compétences en tant qu’employeur, que nous mettions en place en direction des femmes employées du département une permanence d’accueil et d ‘écoute consacrées aux problématiques de harcèlement, d’agressions ou de violences sexuelles, pour que celles qui le souhaitent puissent entrer en contact et avoir un accompagnement.
Enfin, je souhaite rendre hommage à Françoise Héritier, première femme anthropologue au Collège de France et grande féministe, dont nous venons d’apprendre le décès. Ses combats féministes sont plus que jamais d’actualité. Elle déclarait, il y a quelques semaines à peine, à propos de l’affaire Weinstein Que la honte change de camp est essentiel et que la parole se libère est prometteur. Ces paroles doivent continuer à nous instruire chaque jour, afin de construire une société plus égalitaire. Je proposerai pour ma part qu’un des futurs collèges du département puisse porter son nom.
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