Sur la biodiversité, « plan » ou pas « plan », dans les territoires, on agit !
Publié le jeudi 5 juillet 2018
C’est en grande pompe que le gouvernement a présenté hier son plan pour la protection de la biodiversité en Conseil des Ministres. Enfin, Nicolas Hulot a eu son texte, et le ministre de la Transition écologique et solidaire de se fendre d’une déclaration euphorique : « On a cherché dans les archives de la nation, on n’a pas vu beaucoup de Premiers ministres s’exprimer sur la biodiversité ! ». Sans doute n’avait-il pas en tête l’action du gouvernement précédent, et notamment la Loi biodiversité votée par la majorité socialiste, texte qui avait notamment donné lieu à la création de l’Agence nationale de la biodiversité.
Mais par delà les petites annonces polémiques, le fond du problème est sérieux : car les 90 mesures annoncées en fanfare sont plus incitatives que contraignantes. En matière de lutte contre l’artificialisation des sols, de fin des plastiques non biodégradables, ou de protection des espèces au sein des réserves naturelles, de manière générale, « le compte n’y est pas« , pour reprendre les mots du directeur de l’ONG WWF France Pascal Canfin.
Et ce ne sont pas les 600 millions d’euros de crédits supplémentaires débloqués sur les quatre prochaines années qui permettront véritablement d’inverser la tendance, quand de si nombreuses espèces animales et végétales disparaissent, et alors que des moyens bien plus importants devraient être mobilisés à cette fin.
En Seine-Saint-Denis, nous agissons depuis plus d’une dizaine d’années à travers notre Observatoire départemental de la biodiversité urbaine et des investissements importants visant à favoriser la nature en ville. En ayant un rôle bénéfique sur l’environnement global, on améliore ainsi considérablement la qualité de vie de nos habitant.e.s.
Même si cet aspect est souvent méconnu, la Seine-Saint-Denis constitue un véritable laboratoire pour les naturalistes, les chercheuses et les chercheurs en sciences de la conservation des espèces et en écologie urbaine. Nous innovons également dans les domaines de l’ingénierie écologique, de la végétalisation alternative ou de la renaturation de friches industrielles. Notre multi-site Natura 2000 est le seul en Europe à être entièrement situé en zone urbaine. Grâce notamment à nos parcs départementaux, véritables cœurs et réserves de nature, nous accueillons douze espèces d’oiseaux patrimoniaux ainsi qu’une faune et une flore très riches.
Parce qu’aujourd’hui la biodiversité n’est pas qu’un problème de ruraux ou d’écologistes, les territoires fortement urbanisés comme le nôtre ont plus que jamais besoin de soutiens pour renforcer la présence de la nature en ville, en préservant et même en créant des espaces préservés de biodiversité. Un des enjeux se situe en Seine-Saint-Denis, Département pleinement engagé dans cette transition bénéfique, et pour lequel nous demandons à être soutenus par les pouvoirs publics.
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