Assassinat de Maurice Audin : il faut saluer le geste historique du président de la République.

Sur ce dossier, le chef de l’État a eu les bons mots, dans la droite ligne de ceux de Jacques Chirac, Lionel Jospin et François Hollande sur la collaboration de l’État français avec le régime nazi pendant la Seconde Guerre Mondiale, ainsi qu’au sujet des massacres commis par l’armée pendant la Guerre d’Algérie.

Maurice Audin, brillant mathématicien de 27 ans favorable à l’indépendance de l’Algérie quand l’appareil d’État français ne l’était pas, l’a payé de sa vie. La reconnaissance de son assassinat ouvre la voie aux reconnaissances de toutes les disparitions et crimes pour lesquelles plusieurs familles se battent encore aujourd’hui, et pour lesquelles les historiens réclament l’ouverture des archives.

Elle est inséparable du devoir de mémoire, grâce auquel nous nous rappelons notre histoire passée – avec ses erreurs et drames -, indispensable pour comprendre la société à laquelle nous appartenons aujourd’hui.

C’est pour cela que le Département de la Seine-Saint-Denis a mis en place tout un cycle de commémorations autour des événements du 17 octobre 1961, qui avaient donné lieu en France – et notamment dans des villes séquano-dionysiennes – à de très graves exactions de la police, qui sur ordre de Maurice Papon avait blessé et même assassiné des dizaines de manifestants favorables à l’indépendance de l’Algérie.

En novembre 2016, j’avais demandé au Président de la République de faire du 17 octobre une journée nationale de reconnaissance des crimes et du rôle de l’État français dans la guerre d’Algérie. Je réitère cette proposition. Depuis deux ans, nous avons initié, au niveau départemental, un cycle de commémorations à vocation pédagogique notamment. Ainsi, le 17 octobre 2018, nous lancerons un nouveau travail éducatif et artistique autour de ces événements, et nous organiserons une conférence qui sera ouverte à l’ensemble des personnes intéressées.