Ouverture du Salon du livre à Montreuil : faire vivre la culture, pour la jeunesse de la Seine-Saint-Denis
Publié le mardi 27 novembre 2018
Mercredi, comme chaque année, la Seine-Saint-Denis rayonnera avec son Salon du livre et de la presse jeunesse. Ce rendez-vous national de l’édition jeunesse, festival littéraire majeur pour la culture des enfants, fait honneur au nom de celle qui l’a vu naître, qui le nourrit au quotidien par la diversité de son territoire et le fait grandir par l’énergie de ses forces vives : la Seine-Saint-Denis.
Nous n’avons que peu d’intérêt pour les caricatures qui circulent sur ce territoire, certain.e.s n’ayant aucune honte à déformer la réalité, à plaquer une succession de clichés manichéens sur une réalité bien plus complexe. Plutôt que de les commenter, nous préférons agir. Mais, si nous refusons de nous prêter à ce jeu délétère, nous ne nions pas pour autant les difficultés particulières de ce territoire.
D’un certain point de vue, la Seine-Saint-Denis est un département de l’extrême, un département de l’urgence. Au mois de mai, un rapport parlementaire alertait sur le niveau explosif des inégalités qui font le quotidien de ce département. Fragilités sociales, familiales, culturelles : toutes les statistiques sont au rouge.
En quelque sorte, c’est ce département tout entier qui est assigné à résidence. Le récent cri de colère des juges pour enfants du tribunal de Bobigny vient nous le rappeler de façon retentissante. Le point commun avec notre démarche ? La gravité, l’ampleur, l’urgence, les enfants. Si nous lançons ensemble cette alerte, à l’ouverture du Salon, c’est parce qu’il s’agit du même département. Il n’y a ni hasard, ni fatalité.
En Seine-Saint-Denis, agir pour la culture n’a rien d’anodin. C’est la marque d’une volonté politique et de moyens importants mis au service de la culture, malgré les contraintes budgétaires fortes. En offrant 6000 albums chaque année aux enfants dans les crèches et centres de PMI, en accueillant des écrivain.e.s en résidence dans les collèges, en organisant des ateliers lecture dans les parcs, avec le Salon du livre et de la presse jeunesse et aussi avec toutes les actions que cette association mène tout au long de l’année (École du livre de jeunesse, des livres à soi, « malles à lire », « Biblioconnexion »…), la Seine-Saint-Denis se donne les moyens de ses ambitions pour ses habitant.e.s.
Pour réduire les inégalités, les fractures, les violences, pour l’émancipation, la culture devrait être érigée en compétence obligatoire à tous les échelons des politiques publiques. Et les enfants en devenir les destinataires prioritaires. A la fois pour favoriser la production et la diffusion d’œuvres contemporaines à leur destination, et pour encourager la diversification et l’élargissement des publics.
Il faut aussi aller chercher les familles et les enfants là où ils sont, y compris dans des lieux où on ne les attend pas forcément, afin de créer de nouvelles rencontres culturelles. Ce serait une vraie bonne façon de prendre de l’avance sur l’avenir – ou de ne pas prendre de retard sur le futur.
Sylvie Vassallo, Directrice du Salon du livre de jeunesse
Stéphane Troussel, Président du Département de la Seine-Saint-Denis
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