En Algérie, la rue a gagné, le pouvoir a cédé.
Publié le mercredi 3 avril 2019
Après plus de vingt ans à la tête du pays, et plus d’un mois de contestation populaire, le président Abdellaziz Bouteflika a officiellement remis sa démission au Conseil constitutionnel algérien.
« Et maintenant, on va où ? » peut être tenté de se demander le peuple algérien, comme le titre ce beau film de la réalisatrice Nadine Labaki. Il revient désormais aux Algériennes et aux Algériens de décider comment gérer cette période de transition, et surtout de poser les bases de la démocratie qu’ils ont appelée de leurs vœux de manière si admirable depuis des semaines.
Ce qui se passe de l’autre côté de la Méditerrannée est riche d’enseignements. Les Algériennes et les Algériens nous ont prouvé qu’une mobilisation populaire pouvait s’organiser, plus forte que jamais, autour de combats nobles et braves, pour une démocratie plus saine et plus transparente, de véritables contre-pouvoirs, pour la dignité d’un peuple et l’amélioration des conditions de vie de toutes et tous, à commencer par les plus pauvres et les plus faibles.
Ils et elles nous ont également prouvé qu’il était possible de ne pas se satisfaire de demi-mesures ou de quelques miettes sociales ou démocratiques, royalement octroyées – panem et circenses – par un pouvoir aux abois et mis dos au mur. Aux Algériens et aux Algériennes de conserver cette vigilance qui a finalement poussé le président Bouteflika à la démission.
Le peuple algérien a fait preuve d’une grande sagesse et d’une incroyable ténacité depuis le début de cette mobilisation. Nous ne pouvons qu’espérer qu’il tienne bon, le temps nécessaire, pour organiser des élections démocratiques et procéder à une véritable transition qui lui permettra de parvenir au régime auquel il aspire.
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