Retrouvez mon intervention à la Fête de l’Humanité 2019
Publié le mardi 17 septembre 2019
Ah, la Fête de l’Humanité ! Année après année, c’est toujours un bonheur de venir s’offrir quelques belles tranches de partage, nourritures du corps et de l’esprit, à la découverte de stands des régions de France et du monde entier… La Fête de l’Humanité, ce n’est rien de moins que la plus grande fête populaire de France, un des plus grands sinon le plus grand rendez-vous politique de la rentrée ! Et il est en Seine-Saint-Denis !
Et je sais que chacun.e, ici, voudrait la voir encore et encore en Seine Saint Denis. J’agirai en ce sens même si je sais aussi que quel que soit son lieu d’ancrage, nous la retrouverons chaque année, plus belle et vivante que jamais !
Je veux d’abord avoir une pensée pour ces militantes et militants, ces engagé.e.s, ces bâtisseuses et bâtisseurs comme vous les appelez, qui, année après année, ont monté et tenu ces stands, les ont démontés, nous offrant toujours de belles rencontres d’humain à humain. A une époque où la solidarité, la fraternité sont mises à si rude épreuve, avec cet individualisme forcené allant de pair avec la société de surconsommation et le libéralisme aveugle, cela prend tout son sens.
Il y a ici des militantes et des militants de nos combats communs, et c’est un joli mot, « militant », car il y a aujourd’hui nombre de raisons de militer et de se mobiliser.
Oui en cette rentrée, il y en a, des raisons de militer et de se mobiliser.
Logement, santé, éducation, protection sociale, services publics : chaque jour ce gouvernement déploie sa vision libérale de la société, avec pour premières victimes les plus fragiles d’entre nous, et donc les moins à même de se défendre.
On nous dit, tu comprends, il faut dépasser les « vieux clivages » de l’ « ancien monde », il faut laisser les « sachantes et les sachants » décider pour nous. On nous dit tu comprends, tes idées archaïques, elles ne feront qu’aggraver la crise économique. On nous dit tu comprends, il faut prêcher le sacrifice (en particulier auprès de celles et ceux qui n’ont pas pu s’ouvrir un compte en Suisse), il faut se montrer « ré-a-liste ». Ces phrases, elles sont vieilles comme le monde. J’ai emprunté les dernières à Jean Ferrat, il les dénonçait déjà dans les années 80.
Et bien, moi je dis que lorsque le gouvernement touche aux APL et demande aux bailleurs sociaux de compenser en baissant leurs budgets, au détriment du logement social, on sait que ce sont les plus modestes les premières victimes. Et ce n’est pas juste !
Quand le gouvernement repousse, sans avoir l’air d’y toucher, le départ en retraite à taux plein, et qu’il réduit l’indemnisation du chômage, ce n’est pas juste alors qu’il faudrait au contraire consolider notre modèle social.
Quand le gouvernement ne répond pas aux appels des urgentistes, et avec elles et eux l’ensemble de notre système de santé, en supprimant des lits et en refusant de faire les investissements nécessaires, ce n’est pas juste, et il faut continuer de soutenir les grévistes qui tiennent depuis des semaines déjà.
Quand le gouvernement tergiverse dans le combat écologique, pire quand il recule face aux lobbies pour engager vraiment notre société dans la transition écologique, ce sont les plus fragiles qui en paient le prix et ce n’est pas juste !
Car l’urgence sociale, elle est toujours là, et elle entre en résonance avec une autre urgence : l’urgence écologique.
Car de même qu’à l’échelle mondiale les premières victimes de la montée des eaux sont les pays les plus pauvres, de même en France ce sont les catégories populaires qui subissent de plein fouet la pollution, la précarité énergétique, ou encore la malbouffe.
Qui se souvient que la Seine-Saint-Denis a été le second territoire le plus touché, en nombre de vies humaines, par la canicule en 2003 ? Par la situation économique de ses habitantes et habitants, par son fort tissu urbain, la Seine-Saint-Denis incarne la nécessité d’allier la mobilisation face à l’urgence climatique à la lutte contre les inégalités sociales.
La transition écologique elle ne peut être sociale et solidaire, tant c’est une nouvelle frontière du combat contre les inégalités.
Que personne ne s’y trompe : oui, la question environnementale est éminemment sociale.
L’Amazonie brûle, la planète étouffe, elle déborde, entraîne le déplacement de millions de réfugié.e.s climatiques, dans le monde les plus riches polluent 2000 fois plus que les plus pauvres, et où en sommes-nous ? Seuls 58 des 197 pays signataires de la COP21, ici à Dugny-Le Bourget en Seine-Saint-Denis, ont adopté des mesures concrètes pour contenir l’augmentation de la température mondiale à deux degrés d’ici 2030.
Il est bien là, l’enjeu fondamental. Si nous continuons ainsi dans le mur, il est possible que la planète y survive, mais une grande partie de la biodiversité, et probablement que les femmes et les hommes qui la peuplent ne seront pas si chanceux.ses. Pour changer le cours des choses, il y a une responsabilité de chaque citoyenne et de chaque citoyen, mais aussi et surtout des entreprises, notamment les plus grandes, des collectivités et de l’État.
Pour cela, nous devons franchir un nouveau cap : il nous faut intégrer l’écologie dans toutes nos politiques publiques, en incluant tout le monde, en pensant avant tout à protéger les plus fragiles. Au Département, nous tâchons d’y prendre notre part. Quand nous construisons et que nous rénovons des collèges, nous réfléchissons à réduire au maximum les coûts d’énergie ; à y mettre une « cour oasis » avec des arbres, des îlots de fraicheurs… dans l’assiette de nos collégien.ne.s, nous allons encore progresser au cours de cette année. Au niveau de chaque route départementale, nous faisons en sorte que l’on puisse circuler à vélo sereinement …
Notre responsabilité historique est d’agir. Nous n’avons pas le droit de décevoir, nous n’avons plus le droit de laisser passer quoi que ce soit.
Élu.e.s, actrices et acteurs du territoire, femmes et hommes de gauche, c’est ensemble que nous devons agir.
Chaque jour, j’entends les initiatives formidables : ceux-là interdisent les pesticides dans leurs communes, celles-ci réduisent l’usage de la voiture dans les centre-villes, ceux-ci mettent tout en œuvre pour accueillir dignement les réfugiés qui fuient les désordres du monde…
J’en suis persuadé, c’est notre rôle – élu.e.s, responsables politiques, militantes et militants – dans notre pays et en particulier dans notre département, de faire converger ces initiatives politiques citoyennes associatives. Favoriser la rencontre, l’échange, le dialogue, c’est notre rôle.
D’ailleurs, si j’ai tout de suite décidé de soutenir la mobilisation contre la privatisation d’ADP, c’est bien sûr parce que je suis réfractaire à l’idée de brader notre patrimoine national, parce que je ne veux pas que la puissance désarme pour aménager le territoire, brade ses outils de souveraineté, mais c’est aussi parce que je me réjouis, qu’enfin, la gauche se réunisse autour d’un but commun. Ainsi, notre Département sera aussi de la mobilisation, notre prochain magazine qui arrive dans les boites aux lettres de chaque habitante et chaque habitant de la Seine-Saint-Denis, y sera consacré.
Je vous invite aussi demain à midi à me retrouver sur le stand du Val-de-Marne où je serai avec mon ami Christian Favier pour faire monter les compteurs ! Parce qu’ensemble, nous pouvons, nous devons dépasser le million dans les prochaines semaines !
Ami.e.s, camarades, je vous le dis, nous avons tout à y gagner à nous retrouver plus souvent, et plus tôt, en particulier avec les échéances à venir, et elles vont être nombreuses, ça commence dès 2020.
De vous voir toutes et tous réunis ici, je pense à l’engagement que nous avons en partage depuis si longtemps, à ces valeurs de solidarité et de justice qui nous réunissent depuis tant d’années. Nous pouvons en être fier.e.s en Seine-Saint-Denis. Dans nos villes, nos territoires, notre département, il y a de beaux bilans à défendre, de l’ambition éducative à la santé, en passant par l’accès à la culture ou le sport.
Quelques mots de l’ambition éducative que nous partageons toutes et tous ici : en cette rentrée 2019, ce sont pas moins de 6 collèges neufs que nous ouvrons. Depuis des années, nous faisons des investissements massifs pour l’éducation, car nous sommes convaincus qu’il faut donner le meilleur à notre jeunesse pour qu’elle retrouve la fierté et l’envie de réussir ses études.
Derrière cette ambition, ce que nous voulons, ce que nous avons toutes et tous ici en partage, c’est la soif d’égalité, l’égalité pour la jeunesse, l’égalité pour les territoires, l’égalité pour les femmes aussi bien sûr. A ceux qui voudraient séparer les combats, nous répondons que tous ces engagements participent d’un seul et même combat, celui dont découle tous les autres : celui pour l’égalité.
J’en suis persuadé, la seule manière de mener à bien ces combats, c’est de les mener ensemble, en commun.
Ne nous berçons pas d’illusions : en l’état actuel des choses, aucune force de gauche n’est en capacité de gagner seule. Or l’espoir, qui nous porte, celui de mettre fin aux inégalités et d’obtenir de meilleures conditions de vie pour le le plus grand nombre, cet espoir serait vain si la gauche n’accédait pas aux responsabilités.
Si on veut que la gauche puisse continuer d’agir en Seine-Saint-Denis, nous devons bâtir des ambitions communes, parler d’une même voix, assumer nos responsabilités.
Pour moi, la situation est on ne peut plus claire : je suis favorable à un rassemblement de la gauche à chaque fois que c’est possible, le plus vite possible. Je crois à une gauche plurielle, diverse, fière de ses valeurs et de son histoire, une gauche consciente de ses responsabilités devant l’histoire et résolument tournée vers l’avenir.
Bien sûr, il y a des échéances locales, les municipales puis les départementales et régionales, mais la gauche ne pourra se contenter de responsabilités locales. Oui, le local est un formidable levier d’actions, mais la gauche doit être en capacité de gouverner la France pour transformer véritablement et durablement la vie des gens et notre modèle de société.
Voilà ce qui m’anime en cette rentrée, ce qui nous anime en cette rentrée, voilà les réflexions que je souhaitais partager avec vous.
Je vous souhaite de très beaux échanges et une excellente Fête de l’Huma 2019, et en préparant déjà celle de l’année prochaine !
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