Semaine de la mobilité : pour un meilleur partage de l’espace public
Publié le jeudi 17 septembre 2020
Il y a deux ans, quasiment jour pour jour, le gouvernement présentait un « plan vélo ». J’avais déjà rédigé un billet à l’époque, pointant notamment le faible investissement étatique dédié à ce moyen de transport. Vingt-quatre mois plus tard, plusieurs changements de ministre de l’écologie après, des centaines de manifestations pour le climat et une crise mondiale étant passées par là… La nouvelle « semaine de la mobilité » qui s’ouvre nous permet de faire le bilan sur le développement du vélo sur notre territoire.
En Seine-Saint-Denis, ce sont déjà 82 kilomètres d’aménagements cyclables définitifs et 45 kilomètres de pistes cyclables temporaires (90 km dans les deux sens) qui existent. Avec plus d’un tiers de notre réseau couvert en pistes cyclables, nous avançons vers notre objectif d’adapter 100% des voies départementales (342 km) d’ici 2024.
Ces 45 km de pistes cyclables temporaires ont été réalisées à l’approche du déconfinement en mai dernier. Il nous a en effet fallu agir très vite pour proposer des solutions de déplacement alternatives aux transports en commun et éviter que le nombre de voitures sur les routes explose.
Le caractère temporaire et adaptable de ces pistes nous a permis d’apporter cet été des ajustements là où cela était nécessaire : supprimer quelques places de stationnement pour déporter la piste, réduire la taille des pistes, replier sur un court tronçon la piste sur le trottoir (tout en maintenant l’usage pour les piétons), permettre aux bus de la RATP d’emprunter les pistes…
La méthode que nous avons choisie est celle de l’expérimentation : après la mise en place, nous allons observer les résultats, évaluer l’efficacité et nous nous réservons la possibilité de modifier à nouveau si besoin. Nous accordons une grande importance à l’expérience des usagères et des usagers dont nous attendons qu’elles et ils participent à améliorer nos réalisations.
Dans notre département historiquement très routier, il ne s’agit pas de remplacer un mode de transport, la voiture, par un autre, le vélo. Il s’agit de rééquilibrer notre espace public, afin que chacune et chacun y trouve sa place. En Seine-Saint-Denis, plus de 40% des habitant.e.s ne possèdent pas de voiture, et près de 10% ne se déplacent pas ou très peu. Notre devoir est de faire en sorte que toutes et tous puissent se déplacer plus aisément.
En matière de mobilité, notre action est globale : amélioration et modernisation de notre patrimoine routier pour un usage de toutes et tous en sécurité, apaisement d’axes et de carrefours dangereux… Le Département développe également de nombreux outils pour promouvoir une véritable « culture vélo », avec des actions de sensibilisation et d’apprentissage du vélo auprès des collégien.ne.s, un soutien financier aux associations de promotion du vélo en Seine-Saint-Denis, ou encore la location de vélos électriques à ses agent.e.s pour une durée de neuf mois.
Le droit à la santé et à un cadre de vie apaisé, c’est aussi pour les habitant.e.s de la Seine-Saint-Denis ! Comment pourrait-on imaginer nos villes de demain sans faire plus de place aux mobilités douces, alors même que nous voyons les impacts du « tout voiture » en termes de santé ? Compte tenu des inégalités de santé, les plus fragiles de nos concitoyennes et concitoyens sont aussi les plus touché.e.s par les maladies liées à la pollution. Or, à l’intérieur de la Métropole du Grand Paris, plus de 1,5 millions de personnes sont exposées à des niveaux de particules fines supérieures à la recommandation de l’OMS. Le trafic routier représente 30% des émissions de particules fines.
Donner plus de place aux modes actifs, c’est améliorer la qualité de vie de toutes et tous, c’est redessiner nos villes et transformer durablement notre territoire. Les Séquano-Dionysiennes et les Séquano-Dionysiens ont aussi droit à un cadre de vie apaisé, qui passe par le développement des mobilités douces.
Plus de détails sur « l’écosystème vélo » du Département de la Seine-Saint-Denis dans le dossier de presse.
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